LIQUIDATIONS JUDICIAIRES DANS LE SECTEUR DE L’HABILLEMENT : QUELLE STRATEGIE POUR LES AVOCATS 

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Trois ans après la fermeture des commerces de l’habillement et du textile, les entreprises de prêt-à-porter peinent à remonter la pente. En 2020, les entreprises de prêt-à-porter, textile et habillement, ont été parmi les premiers commerces touchés par les mesures de restrictions mises en place par le Gouvernement pour tenter d’endiguer la propagation du COVID-19 dans l’Hexagone.  

Considérés comme commerces non-essentiels, les entreprises de prêt-à-porter ont fermé pendant de nombreux mois ce qui a totalement mis un frein à leur activité faisant craindre des liquidations judiciaires en cascade.

Les aides d’Etat mises en place ainsi que les moratoires et délai de paiement pour les dettes fiscales et sociales n’ont pas suffit à endiguer les conséquences de ces fermetures et ont grandement conduit les enseignes à la liquidation judiciaire.

Trois années après, le constat est alarmant et les grandes enseignes ne sont pas épargnées. Face aux tribunaux, leurs avocats sont unanimes : c’est la crise COVID19 qui a été la plus pénalisante pour ces commerçants.

La faillite de ce secteur est une des raisons qui explique la hausse des liquidations judiciaires prévue pour 2023 par l’assureur ALLIANZ.

Les nouvelles causes de la montée des liquidations judiciaires dans le secteur de l’habillement

Après la crise de covid 19, plusieurs évènements sont venus mettre en difficulté le secteur de l’habillement et du prêt-à-porter :

  • L’invasion de l’Ukraine par la Russie,
  • La hausse de près de 18% des prix de l’énergie (électricité, gaz…)

Les deux derniers évènements sont des conséquences du premier. En effet, l’invasion en février 2022 de l’Ukraine par la Russie, qui est un des plus grands exportateurs mondiaux d’hydrocarbure et de gaz, a été à l’origine d’une crise énergétique sans précédent. Dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’Energie (AIE), parle de crise énergétique aux conséquences irréversibles. C’est surtout sur le marché du gaz et de l’électricité que les conséquences ont été les plus préoccupantes.

La hausse des prix de l’énergie a entraîné plusieurs conséquences parmi lesquelles :

  • Une hausse considérable de l’inflation.
  • Une baisse considérable du pouvoir d’achat des ménages,

De manière très prévisible, la hausse des prix a pour corollaire une baisse du pouvoir d’achat des ménages. L’INSEE estime, dans son rapport sur l’évolution du revenu moyen disponible publié en 2022, qu’entre le début 2021 et 2022, soit en un an et demi seulement, ce revenu moyen a considérablement diminué.

L’institut de la statistique ajoute que l’effet de compensation avec les mesures gouvernementales mises en place pour endiguer les effets de la hausse des prix de l’énergie (bouclier tarifaire, chèque énergie…) n’ont pas suffi à maintenir le pouvoir d’achat. 

Les liquidations judiciaires des grandes enseignes de l’habillement : la tentative de négociation des avocats

Ces évènements ont, par effet boule de neige, entraîné des conséquences dévastatrices, voire irréversibles sur les enseignes du secteur de l’habillement, du textile et du prêt-à-porter. Les grandes enseignes semblent même être les plus touchées.

Camaïeu, Kookaï, San Marina, André, Celio, Pimkie, sont autant d’enseignes françaises connues qui ont non seulement déposé le bilan en raison d’un état de cessation des paiements avéré, mais en plus, elles ont été placées en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce. La récession ne semble épargner personne.

Les avocats de ces enseignes blâment la crise du COVID-19 ainsi que la diminution de la fréquentation des commerces, et, par voie de conséquence, la difficulté des enseignes à régler leurs loyers. Les avocats ont bien tenté de négocier avec les bailleurs commerciaux suite à la suspension des paiements des loyers. En vain.

Ces successions de liquidations judiciaires auront nécessairement des conséquences sur l’emploi puisque des centaines de milliers de salariés vont être licenciés.

Par voie de conséquence, c’est le pouvoir d’achat des Français qui va davantage être affecté, et c’est ainsi qu’est alimenté le cercle vicieux de la récession économique.

Cela explique la vague de liquidation judiciaire chez les commerçants en France en 2023 : habillement, mais aussi boulanger, artisans, aucun secteur ne semble être épargnés.

Si vous êtes concernés par cette récession, que votre entreprise traverse des turbulences économiques, il vous est fortement conseillé de vous faire accompagner par un avocat expert des liquidations judiciaires et plus généralement des situations de crises.

Votre avocat vous conseillera d’une part sur la meilleure des procédures à mettre en place pour votre entreprise, et d’autre part, vous représentera devant les tribunaux.

Pour tout renseignement, nos experts sont à votre disposition pour répondre à vos questions.

Pour en savoir plus sur la récession économique de 2023

Le Figaro, Le monde se prépare à entrer en récession économique, 1er janvier 2023

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